Article Ouest France sur la fin de carrière d'une salariée d'ESP44

 

Avant de pouvoir prendre sa retraite, Luisa Guérin devait accomplir encore deux années de travail. Après une déconvenue professionnelle qui l’a obligée à quitter un poste qu’elle occupait depuis trente-neuf ans, elle s’est reconvertie grâce à ESP 44, une association d’insertion par le travail, basée à Nozay (Loire-Atlantique).

Trente-neuf ans dans un laboratoire d’analyses médicales en région parisienne, ça use énormément, assure Luisa Guérin, tout juste retraitée.

En 2023, le départ à la retraite de son mari fonctionnaire les amène à déserter la banlieue parisienne pour partir vivre dans leur maison de campagne, à Treffieux, dans le nord de la Loire-Atlantique. « Une bâtisse que nous restaurons pendant nos vacances depuis 1998 », précise-t-elle. Mais cette décision, si agréable soit-elle, n’est pas sans effet sur sa carrière inachevée. « Mes patrons m’ont obligée à démissionner de mon poste de laborantine, sans indemnités.

À 59 ans, je me suis retrouvée dans l’obligation de reprendre le chemin de la recherche d’emploi. » Une très grande déception pour la Francilienne, alors à deux ans seulement de la retraite.

Les cas comme celui de Luisa, qui se retrouve sans emploi à l’approche d’une fin de carrière, tendent à baisser petit à petit. En France, selon l’Insee, 38,9 % des personnes de 60-64 ans occupaient un poste en 2023 (contre 36,2 % en 2022).

« J’avais envie d’un emploi avec du contact humain »

Son nouveau domicile étant en pleine campagne, elle avait peu de chances de trouver un poste identique. Inscrite à France Travail, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), elle rédige le premier CV de sa carrière et définit ses attentes. « Je ne voulais plus d’un travail qui mobilise trop mes neurones. Mon cerveau avait suffisamment donné. J’avais envie d’un emploi simple qui favorise le contact humain », confie-t-elle. La chance lui sourit quand une conseillère de France Travail l’informe que l’association Emploi solidarité proximité (ESP 44) recherche des aides à domicile dans le secteur de Nozay, dont Treffieux fait partie.

« Quel bonheur de se savoir attendue ! »

Dès février 2024, l’association de réinsertion professionnelle – lui propose des emplois temporaires et un accompagnement social.« Au début, on m’avait confié un poste de nettoyage de locaux. J’ai été déçue, car il m’offrait peu de possibilités de contact humain », se souvient Luisa. Mais très vite, elle accède à un poste d’aide à domicile, auprès des personnes âgées ou en situation de handicap, qui souffrent de l’isolement social. «  Quel bonheur de se savoir attendue ! Quand on frappe à la porte, le café est déjà à chauffer », apprécie-t-elle.

Au fil des mois, Luisa Guérin a progressivement diminué son temps de travail pour aborder la retraite en douceur. Désormais, elle y est depuis environ un mois et va, aussi souvent que possible, choyer ses petits-enfants. Il y a parmi eux des triplées, trois petites filles venues, il y a deux ans, rejoindre un petit garçon.